La controverse autour de Firefly, l’IA générative d’Adobe
Adobe a récemment lancé sa propre intelligence artificielle générative, nommée Firefly, qui aurait selon eux été entrainée exclusivement avec des images libres de droits et des images dont Adobe a la propriété. Suite à cette annonce, de nombreux photographes se sont réjouis de la nouvelle, espérant que cela marquerait une nouvelle ère de respect pour les droits d’auteur dans ce domaine. Cependant, la réalité semble être plutôt différente, comme l’a récemment rapporté le journal Bloomberg.
Le problème de la source des images utilisées pour l’entrainement
Comme l’ont déjà souligné de nombreuses sources, les modèles d’IA génératives de la concurrence sont basés sur des millions d’images glanées sur Internet, ce qui pourrait poser des problèmes de violation de droits d’auteur. En effet, ces images pourraient être potentiellement protégées par le droit d’auteur. Ainsi, Adobe avait annoncé que son propre modèle utiliserait exclusivement un jeu de données composé d’images libres de droits et d’images dont Adobe était propriétaire. Cette déclaration était censée rassurer les photographes concernant le respect des droits d’auteur dans le développement de l’IA générative de la société.
Cependant, selon Bloomberg, Adobe aurait également entraîné son IA générative, Firefly, en utilisant des visuels provenant d’une marketplace d’Adobe, Adobe Stock. Or, environ 5% des images présentes sur Adobe Stock proviennent en réalité d’IA génératives concurrentes – Midjourney et Dall-E en tête. Cette situation place Adobe dans une zone grise car les conditions générales d’Adobe Stock n’interdisent pas aux internautes de déposer des images générées par une IA.
Des images protégées par le droit d’auteur ont été utilisées pour l’entrainement
Bien que les œuvres créées par l’IA ne soient pas protégées par le droit d’auteur américain, en entrainant sa propre IA avec des visuels issus de Midjourney et de autres IA génératives, Adobe a indirectement utilisé des images protégées par le droit d’auteur. Si un artiste reconnaît son œuvre dans l’un des visuels ayant servi à alimenter Firefly, Adobe risque ainsi de se retrouver en fâcheuse posture.
Un bonus pour les créateurs à la moulinette de Firefly
L’an dernier, Adobe aurait octroyé un « bonus » allant de 70 à 1000 $ aux créateurs dont les travaux seraient passés à la moulinette de Firefly. Une intention relativement louable… mais qui semble bien peu par rapport aux millions de dollars de revenus que pourrait dégager Adobe grâce à son IA générative.
Une question complexe autour des contenus des IA génératives
Cette affaire soulève des questions complexes autour des contenus utilisés pour l’entrainement des IA génératives. Bien que les sociétés concernées soient convaincues que l’utilisation de ces images est légitime, de nombreux photographes et artistes estiment que cela porte atteinte à leurs droits d’auteur.
En conclusion, si vous êtes un consommateur éthique de contenus visuels, sachant que les images utilisées pour l’entrainement de certaines IA génératives peuvent emprunter des éléments protégés par le droit d’auteur, il vous est vivement conseillé de bien vérifier les sources de ces images. Dans le monde de la photographie, il est important de protéger les droits d’auteur afin de préserver la valeur des images. Au final, il n’y a aucun compromis sur ce sujet !